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Mise en oeuvre de la lutte biologique par gestion et conservation des habitats Bioferme de la Burce

- Approche "Top down" : Actions qui favorisent les auxiliaires

régulation descendante, qui vise à favoriser les ennemis naturels des ravageurs par la mise en place d’infrastructures agroécologiques dans le but de diversifier leurs habitats et les ressources disponibles.

  • Implantation de haies multi-strates et multi-espèces

Rapidement après leur installation, Cécile et Thomas décident d’implanter de nouvelles haies en plus de celles déjà présentes sur leurs parcelles, et font appel au programme de plantation de haies du Conseil Départemental de la Haute-Garonne pour réaliser le séquençage des essences et la fourniture des plants.

L’objectif en implantant ces haies est pour Cécile et Thomas de recréer une mosaïque d’habitats en diversifiant les refuges pour la biodiversité et en morcelant le parcellaire. Ils souhaitent respecter au maximum le contexte local (mosaïque agricole) en implantant des haies d’essences naturelles présentes dans le paysage (prunellier, noisetier, saules…), contrairement à certaines de leurs haies plus anciennes qui sont composées parfois d’essences ornementales, peu intéressantes d’un point de vue fonctionnel (peu voire pas mellifère entre autres). En effet, le choix des espèces végétales qui composent les haies n’obéit pas à une stratégie visant spécifiquement les auxiliaires, mais plutôt au souhait de respecter le paysage, tout en favorisant la régulation naturelle des organismes ravageurs par une approche globale.  

Le Rallic-Maho O, Solagro. Parcelle maraîchère et son réseau de haies (Bioferme de la Burce).

Le Conseil Départemental réalise une brève analyse du sol, et propose un séquençage de haies de différentes essences et à intercaler puis fournit les plants et le paillage, le seul coût restant à charge des agriculteurs étant la main d’œuvre.

Au bout de 15 ans d’installation, 900 ml de haies ont été implantées sur l’ensemble de la ferme.
 

Par ailleurs, Cécile et Thomas laissent pousser spontanément des haies naturelles, la ripisylve et les ronciers, persuadés qu’elles amènent tout autant de faune auxiliaire que les haies plantées. Certaines de leurs haies bordant les prairies font presque 10 m de large.

Thomas constate par exemple que les cultures légumières en extérieur et les vergers ne sont pas impactés par les pucerons, à l’inverse c’est une problématique majeure sous serres et met cela sur le compte de la régulation naturelle qui s’opère en extérieur.

 

ZOOM : EXEMPLE CONCRET

Selon Thomas, il n’est pas nécessaire d’intervenir systématiquement en cultures extérieures, car cela peut parfois être un frein à la régulation naturelle des ravageurs. Pour exemple, alors qu’il avait localisé des chenilles de piérides sur des choux, un stagiaire entomologiste a saisi une chenille, l’a ouverte, et ensemble ils ont pu constaté qu’elle était pleine de ponte d’un micro-hyménoptère : « si tu tues la chenille, alors toutes ces pontes ne pourront pas se développer et tu perdras un auxiliaire ».

 

  • Enherbement intégral des vergers

Les 1,5 ha de vergers sont entièrement enherbés, et bien que l’objectif principal soit la une économie de temps de travail passé à tailler, Thomas y apprécie de laisser la diversité végétale s’exprimer, elle-même permettant le développement d’une faune diversifiée.
 

Il ne réalise qu’un broyage ou deux par an : l’un au moment de la floraison des arbres, les fleurs étant moins sensible au gel quand l’herbe est broyée, et un autre en fin de saison après la récolte.

 

ZOOM BIODIVERSITÉ

Pour Cécile et Thomas, c’est une chance de se trouver dans une zone relativement préservée. Ils en apprécient l’esthétique paysagère, mais en plus ils sont conscients que cela leur permet de profiter de nombreux auxiliaires : chouette chevêche, couleuvres, chauve-souris, hérissons, … qui y trouvent perchoirs ou abris, ressources alimentaires, et pour qui les ravageurs ne sont autres que des proies.

 

 

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Approche "bottom-up" : Actions qui défavorisent les ravageurs

Il s'agit d'une régulation ascendante, induite par la modification des pratiques agricoles dans la parcelle.

  • Choix variétal

Thomas a fait le choix de ne pas utiliser de variétés hybrides F1 mais plutôt des variétés adaptées à son terroir et qui conviennent à sa manière de travailler, notamment dans un objectif d’autonomie. Il auto-produit certaines de ses semences, en particulier celles de courges (butternut, pastèque, melon).

Les pommiers sont pour la plupart des variétés anciennes ou résistantes à la tavelure.

Ils cultivent une quarantaine de variétés de légumes.

 

  • Aménagement des parcelles

Afin de permettre à chaque type de culture de se développer selon ses besoins particuliers, Cécile et Thomas ont développé leur activité maraîchère dans le bas-fond, près de la rivière, alors que les vergers sont situés sur les coteaux.

Les vergers occupent deux petites parcelles (0,9 et 0,6 ha) toutes entourées de haies, et les lignes de pommiers sont espacés de 10 m.

Les cultures légumières se trouvent ainsi sur des sols argilo-limoneux et profonds, ce qui leur convient mieux, bien qu’une partie soit implantée dans une zone inondable de janvier à juin. Pour éviter les inondations, leurs voisins installent des systèmes de digues et de clapets, mais Thomas et Cécile ont préféré pendant un certain temps s’adapter aux inondations. « J’estime que si je suis dans le lit majeur de la rivière, alors je vis avec les inondations ». Généralement de courte durée (moins de 24h), les inondations ne se réduisent pas à une pure contrainte pour Thomas, mais sont aussi sources de nutriments. Dans une logique de lissage des risques sur l’ensemble des exploitations et pour favoriser l’évacuation des eaux, ils ont donc creusé des fossés et cultivé sur buttes. Malgré leurs efforts, ils ont aujourd’hui cessé de cultiver cette zone mais envisagent de recommencer à l’avenir.

 

PROJET

A l’avenir, Cécile et Thomas souhaiteraient constituer un cheptel d’ovins, qui pâturerait et apporterait ainsi du fumier dans les vergers, ainsi que les prairies qui occupent une partie non cultivée des 15 ha de leur exploitation. Ils envisagent également de les faire pâturer entre les rangs de légumes, afin de limiter les adventices et apporter de la matière organique à leurs sols.

 

  • Engrais verts

Depuis 2002, Cécile et Thomas mettent en place des engrais verts en cultures intermédiaires, et intensifient cette pratique depuis 5-6 ans, afin de fertiliser et de stimuler l’activité biologique des sols. Ils réduisent le travail du sol, en ne labourant qu’occasionnellement (2 fois en 9 ans) par un décompactage sur 50 cm de profondeur, et complètent la fertilisation par du fumier et très rarement par du compost végétal.

En ce qui concerne les engrais verts, ils sèment le plus souvent un méteil céréale-légumineuse ou bien de la féverole seule, celle-ci se détruisant facilement et constituant un bon apport d’azote. Ils expérimentent parfois avec d’autres végétaux, comme le tournesol ou le sarrasin qui ont l’avantage en plus d’être mellifères, tout en cherchant à travailler avec des producteurs céréaliers locaux.

Le bénéfice des engrais verts est visible : les parcelles qu’ils cultivent depuis 2002 sont plus fertiles et plus riches en matière organique que celles qu’ils ont acquises en 2009.

Pour Thomas, les engrais verts peuvent avoir des effets positifs non attendus : en effet, la féverole peut avoir un rôle de plante-relais pour les coccinelles étant donné qu’elle héberge le puceron noir (Aphis fabae), une des espèces les plus polyphages.

Ensuite, il réalise le maximum de semis direct pour quelques cultures, notamment la betterave, les radis noirs, les navets et une partie des courges.

 

ZOOM : EXEMPLE CONCRET 

Afin de limiter la propagation des ravageurs, notamment des pucerons sur les concombres en serres, Cécile et Thomas mettent en place des cycles courts en plantant plusieurs fois. Ainsi, si une série est touchée, ils peuvent malgré tout récolter dans une autre série.

 

 

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