Infrastructures agroécologiques: un levier pour lutter contre le changement climatique ?

Une forte présence d’infrastructures agroécologiques permet d’atténuer les effets du changement climatique sur la richesse des abeilles sauvages. C’est la conclusion d’un important travail mené en Allemagne par Alexandre Papanikolaou et ses collègues de l’UFZ. ¹

Il aura fallu 3 années de suivis sur le terrain, et pas moins de 28.000 abeilles sauvages collectées, de 261 espèces identifiées, le tout complété par une cartographie détaillée des sites d’étude (16 communes).

La conclusion de ce travail est qu’il y une corrélation négative entre la richesse des espèces d’abeilles et la température. Plus la température moyenne s’accroît, plus la richesse spécifique diminue. Cependant, cet effet est tempéré, voir annihilé dans les paysages riches, correspondant à 17% des surfaces en habitats semi-naturels ou infrastructures agroécologiques (IAE; prairies permanentes, haies, landes, forêts).

Ainsi, dans un paysage très ouvert avec seulement 2% d’IAE, la richesse spécifique passe de 8 à 4 quand les températures moyennes journalières passent de 8°C à 20°C, alors que celle-ci ne varie pas quand le pourcentage d'IAE est de 17% (Figure 1).

Figure 1 : (a) paysage avec 2% d’IAE et (d) paysage avec 17% d’IAE. La bande grise correspond à un intervalle de confiance de 95% autour de la moyenne.

Une fois de plus, cette étude vient conforter l’importance des IAE dans la résilience des systèmes agricoles que ce soit pour leur contribution aux services écosystémique ou à l’adaptation au changement climatique.