Transi'Marsh: suivi de la transition agroécologique dans le marais de St Laurent de la Prée

L’Unité expérimentale INRAE de Saint Laurent de la Prée mène depuis 2009 une expérimentation système plus connue sous le nom de Transi’marsh  (Transi pour transition agroécologique et marsh pour marais en anglais). L’objectif de Transi’marsh est de concilier production et préservation de la biodiversité.

En effet, leur exploitation de 160 ha, située à 10% en "terre haute" (sur terres de groies) et à 90 % dans le marais de St Laurent de la Prée comporte des enjeux de biodiversité très forts notamment sur l’accueil des oiseaux limicoles:

• 110 ha de prairies naturelles (pâturés et/ou fauchés),
• 50 ha de terres cultivées drainées sur sols argileux hydromorphes
• et d'un troupeau bovin allaitant de race maraîchine d’une soixante de mères et leur suite) 

Les cultures sont destinées à la vente et à nourrir le troupeau. Les sous-produits des cultures (paille) sont mobilisés pour les besoins de paillage en stabulation l’hiver.

En 2017, Transi’marsh prend un nouveau tournant en convertissant l’ensemble de son exploitation en agriculture biologique. Transi’marsh suit une démarche de conception pas à pas et est par conséquent en constante évolution. Dans cette démarche pas à pas, l’innovation occupe une place centrale. C’est dans ce cadre qu’est né le projet de développement de pratiques agroécologiques en zone de marais financé par la région Nouvelle-Aquitaine sur une période de trois ans (2018-2021).

Ce projet se décompose en deux étapes :

• Etape 1 : traques aux pratiques innovantes (2018-2019)
• Etape 2 : expérimentation de pratiques agroécologiques avec les agriculteurs (2019-2021)

Dans cette première étape du projet, qui a donné lieu aux fiches biodiversité que vous trouverez ci-dessous, ils sont partis du principe que la recherche n’est pas la seule à innover (erreur trop souvent commise par le passé) et que les agriculteurs mettent au point des innovations majeures (techniques, agronomiques, organisationnelles…) dans leurs exploitations.

Dans le but d’accompagner leur transition, ils ont donc décidé d’axer leur recherche de pratiques innovantes sur la thématique suivante : Comment les exploitations situées en zones de marais intègrent la biodiversité dans leurs systèmes ?

Au total 12 entretiens de type semi-directif ont été réalisés sur trois marais différents (marais breton, marais poitevin et le marais de Rochefort). Le résultat de ces 12 entretiens a été compilé sous forme d’un ensemble de fiches synthétiques descriptives, qui a pour objectif de montrer quels moyens innovants ou plutôt quelles combinaisons de moyens, mettent en place les agriculteurs afin d’intégrer la biodiversité dans leurs exploitations.

Ils mesurent chaque année par des critères directs ou indirects, la capacité de Transi’marsh à remplir ses objectifs.

=> Biodiversité :

• Critères directs : oiseaux (limicoles et passereaux), flore, insectes auxiliaires des cultures,
• Critères indirects : descripteurs d’habitats, pratiques

=> Qualité de l’eau :

• Critères directs : (pas de critère retenu pour l'instant)
• Critères indirects : Bilan apparent de l’azote, Indice de fréquence de traitements (IFT)

=> Fertilité des sols :

• Critères directs : teneur en matière organique
• Critères indirects : nombre de vers de terre au m²

=> Analyse technico-économique

• Performances animales
• Performances des surfaces cultivées
• Calcul annuel des comptes d’exploitation
• Autonomie en aliments et en paille

Suivi des populations d’oiseaux limicoles et passereaux sur les parcelles de l’expérimentation système (exemple de l’année 2016 ; base de données SIGMA)

Pour en savoir plus sur cette unité expérimentale et ses travaux passionnants:

https://media.preziusercontent.com/media/d/7/f/8e57ad5873db0fe64390f91b7b2098c70a2f9.mp4