Lutte biologique à l'EARL de la Mésange bleue

Jeune verger en fleurs aux pieds des Pyrénées	L'utilisation d'intrants est limitée au mieux sur le verger

 

La gestion du sol: Vigueur des arbres et fertilité

• Ils amènent 100 T/ha à la plantation du verger et 10 T/ha/an de déchets verts compostés (tonte de gazon, eucalyptus, laurier rose...) distribués par le département. Le paillage permet une meilleure rétention d'eau. Le sol de ses parcelles à un taux de matière organique actuellement entre 3,2% et 3,8%, ce qui lui permet une grande économie d'eau et l'arrosage se fait en microjet et par micro-aspersion, généralement le soir ou la nuit pour limiter l'évapotranspiration.         

Du compost de déchets verts est épandu sur les vergers	Christian Soler expérimente différents couverts

• En plus, ils rajoutent du déchet vert grossier, ils laissent ses rameaux au sol à l'automne sous forme de bois raméal fragmenté (et pas au printemps pour éviter la faim d'azote)
• Enfin, ils utilisent des techniques de biodynamie comme la bouse de corne qui apporte des microbes (levures, champignons, bactéries, actinobactéries...), répandue à 80 g/ha dans le verger, ou encore de la silice (déclencheur de vitalité), les purins et les décoctions. 
• Pour la plantation de ses vergers, les arbres sont plantés en 5 par 2 mètres pour que les arbres soient assez serrés et la taille est faite en fonction de la lune montante/descendante pour ne pas avoir trop de vigueur et donc d'appétance pour les ravageurs.  Il ne remet pas le même porte-greffe deux fois de suite dans la même parcelle et décale ses arbres par rapport à la plantation précédente. 

"Il y a toujours un peu de pertes; En bio il y a rien à 100%, il y a la part des anges"

La lutte biologique au verger

EARL de la mésange bleue - Lutte biologique par conservation des habitats from Solagro on Vimeo.

• Pas de tonte: Afin de supprimer complétement l'utilsation d'insecticides bio et favoriser la biodiversité, la tonte a été complétement supprimée. L'herbe est roulée et couchée pour préserver la faune qui y réside à l'aide du rouleau faca.
• Des "fleurettes" ont été introduites autours des arbres, contenant des fleurs hôtes (Achillée millefeuille, Alisson maritime, Oeuil de boeuf, Souci, Bleuet, Mélilot, Trèfle blanc...) et sources de nourriture pour les auxiliaires tels que syrphes, chrysopes, carabes... , des plantes adaptées au climat local. Ces mélanges sont également roulés. Ils sont semés à 3 kg/ha sur 30 cm de chaque côté de l'arbre pour profiter de l'eau d'irrigation des pêchers. "En 2019, il y a eu de grosses attaques de pucerons, seuls 2 arboriculteurs ont résisté dont moi !"
• 600 nichoirs sont installés sur l'exploitation pour chauves-souris et mésanges (bleue et charbonnière), avec des tailles différentes pour attirer plusieurs espèces d'oiseaux.
• A cela s'ajoutent les nombreuses haies composites qui sont hôtes d'une grande diversité d'auxiliaires (Amandier, érable, lière, laurier cerise, micocoulier, églantier...)

Des fleurettes sont implantées pour attirer les auxiliaires	Des nichoirs sont installés dans les haies pour attires les chauves-souris et les oiseaux

"On les invite à manger à table dans le verger grâce aux nichoirs"

• Des couverts pour gérer l'enherbement: Christian Soler réflechit aux moyens de limiter ses passages pour rouler l'herbe grâce à un couvert. Bien que la patate douce soit un bon couvert, elle n'est efficace que sur trois mois (juin-juillet-aout). Il expérimente depuis peu la fève qui, en plus de représenter un couvert acceptable, s'inscrit dans une démarche de lutte biologique contre les pucerons: La fève attire un puceron qui n'attaque pas les arbres, ces derniers attirent des prédateurs généralistes de pucerons qui vont s'en nourrir et se développer, se reproduire. Ils seront alors vigoureux pour defendre le pêcher d'une attaque de pucerons. Il commence donc à disposer des plants de fèves entre tous ses arbres.

Un couvert de fèves est implanté entre les pêchers	Le puceron noir de la fève nourrit les auxiliaires de culture du pêcher

• En terme de variétés, il choisit pour l'instant surtout en fonction du goût du consommateur, mais commence à prendre en compte également la resistance aux maladies. La pêche pavie par exemple, serait resistante à la pourriture, l'oïdium et la moniliose.
• La confusion sexuelle est utilisée pour lutter contre les papillons comme la tordeuse, et du piégeage massif est mis en place pour limiter la présence de mouches (D. Suzukii et C. Capitata).
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"Il faut trouver les combinaisons pour mettre le moins d'intrant possible"

La confusion sexuelle est utilisée sur le verger pour lutter contre les papillons comme la tordeuse		Le piègeage massif est pour l'instant le seul levier de lutte contre les mouches (Drosophila suzukii et Ceratitis capitata)

• Plus d'information sur le système de monsieur Soler