Le Domaine Léon Barral
Contexte physique et paysager
Didier Barral est installé dans l’Hérault, à Cabrerolles, avec son frère Jean-Luc, depuis 1986. Sur des côteaux schisteux et pentus, , sous un climat méditerranéen, ils cultivent des vignes pour la production de vins naturels, dans lesquelles ils font pâturer leurs animaux. La surface boisée, principalement des chênaies vertes, est assez importante. En AOC Faugères, plus de la moitié des viticulteurs sont en agriculture biologique. De plus, le vignoble se trouve sur une aire de captage en eau potable.
Système | Environnement | |
Polyculture-élevage
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Rôles des linéaires de haies en 2015 sur les parcelles de l'exploitation. , Gibert C, Solagro. |
Historique et présentation :
Didier Barral a fait le choix d’un système en agriculture biologique non pas pour le label en tant que tel, mais motivé par les pratiques qu’il voulait employer et être en cohérence avec ses convictions et sa sensibilité à l’environnement qui l’entoure. Ce goût, ce sens de l’observation et cette curiosité, lui ont été transmis par son grand-père Léon, auquel est dédicacé le vin (Domaine Léon Barral), qui l’a initié notamment à la pêche aux vairons à la carafe durant son enfance ; espèce pour laquelle Didier a pu constater leur disparition dans les ruisseaux locaux entre autres à cause des activités anthropiques.
"Pour moi, l’arrêt du travail du sol, de la monoculture, et la prise en compte de la biodiversité et de la plante sont fondamentaux pour parvenir à un système équilibré et cohérent."
En résumé :
C’est ainsi qu’ils pratiquent la lutte biologique par conservation et gestion des habitats : depuis 2012, il implante des haies multi-espèces tout autour et entre les parcelles, pour limiter l’érosion du sol et afin de favoriser la biodiversité fonctionnelle. (pour en savoir plus ► Implantation d'IAE multi-espèces). Près de 8000 arbres de variétés diverses et ont été plantés sur le vignoble, de façon stratégique afin qu’elles puissent servir de corridor biologique.
L’un des objectifs de ces haies est d’attirer une précieuse alliée contre le ver de grappe, la chauve-souris. En effet, celles-ci, qui localisent leurs proies en émettant des ultra-sons, ont besoin d’obstacles physiques pour que leurs cris se répercutent et reviennent à leurs oreilles (écholocalisation), et c’est en cela que des arbres au plus près des parcelles leurs sont nécessaires pour chasser. Un spécialiste des chiroptères a conseillé à Didier d’incorporer des tilleuls pour relocaliser leur zone de chasse dans ses parcelles, et Didier a en plus installé des gîtes à chauve-souris, construits par un ami, pour qu’elles trouvent refuge tout près des vignes. Ainsi, il a observé que le ver de grappe causait davantage de dégâts sur les parcelles de vignes sans arbres, que sur les parcelles arborées.
D’autre part, Didier a une réflexion approfondie sur la préservation de la fonctionnalité du sol. Il a arrêté le labour croisé pour mettre en place l’enherbement permanent des vignes, afin d’améliorer la perméabilité et la fertilité des sols, stimuler l’activité biologique, et attirer la faune auxiliaire sur les parcelles de vignes. (pour en savoir plus ► Enherbement permanent des vignes)
Parallèlement à cela, ils font pâturer (pour en savoir plus ► Agro-pastoralisme) leurs 60 vaches de races rustiques, 1 cheval, 1 âne, et 1 mule dans les vignes de fin novembre à début avril, quand les premiers bourgeons apparaissent. Les animaux vont permettre de maîtriser l’enherbement, et d’enrichir le sol en matière organique par leurs déjections. Et Didier peut constater les effets de cette fertilisation : les vers de terre sont nombreux, il a déjà pu en trouver 27 dans une seule bouse ! Ces derniers sont aussi appréciés des oiseaux, notamment des bergeronnettes, qui sont elles aussi nombreuses sur le vignoble.
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